Rencontre avec ...Sebastien CHAIGNEAU
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On ne présente plus Sébastien Chaigneau, plusieurs fois vainqueur du Lybian Challenge et grand spécialiste de l'Ultra. Avec deux podiums en 2009 et 2011 sur l'UTMB, il est
incontestablement le Français le plus performant sur les longs formats. Sébastien revient sur l'UTMB mais aussi sur la préparation, sa prochaine course à venir : Le Grand Raid de la
Réunion. Rencontre avec un traileur très attachant :
Bonjour Sébastien et merci de répondre aux questions de
3Dtrail. Peux-tu, en quelques mots nous expliquer comment tu es tombé dans la "planète trail" ?
Très simplement et un peu par accident. Durant une période où je faisais de l’escalade, dans le village où je vivais à cette époque avec des amis. Nous faisions un footing
"version grimpe" tous les vendredis soir pour bien commencer le week end et avoir la caisse en grimpe. J’ai en fait trouvé un milieu où je me faisais plaisir et j’ai continué. Deux fois puis
trois et enfin quatre a cinq fois par semaine. Je me suis laissé le temps de progresser et d’évoluer dans ce domaine. Actuellement, je me fais toujours autant plaisir. Que demander de plus...
T'es-tu dirigé rapidement sur des formats de course "longs" ?
C’est ce que tout le monde crois. Mais, j’ai tout de même passé prés de 5 ans sur des formats courts avant d’arriver sur des courses longues. Je pense que c’est le délai qu’il faut
pour avoir une évolution durable. Les magazines ont tendance à banaliser les épreuves. D'ailleurs, aux yeux de beaucoup de néo-traileurs, si tu fait la CCC par exemple, tu fais la "petite
course"... Elle fait tout de même 100 bornes et 5600m+!?!?
En ce qui me concerne je pense qu’il faut faire les premières années des distance de 15 à 25 kilomètres. C'est une incursion idéale dans le monde du trail. L'année suivante, un 40 ou 50 kilomètres . Ensuite, laisser le temps au temps sans faire des courses tous les week-end. Autrement, tu perds le goût et l’envie.
Deux podiums sur l'UTMB en 3
ans, c'est une performance exceptionnelle ! Pourtant, à chaque fois, tu avais défini ces courses comme n'étant pas l'objectif majeur de l'année. Pour réussir l'UTMB, il faut donc
arriver sans trop de pression ?
C’est une obligation. La pression se lit sur les visages lors du départ et c’est amusant comme les forces peuvent t'abandonner très vites si tu as trop de stress...
Sur ce type de course, en ce qui me concerne, je prends le temps de faire les choses à mon rythme et je m’écoute mètres après mètres sans me demander où sont les autres, ce qu’ils font où ils en sont etc.…
Je suis là pour faire "le tour" et le premier objectif, c'est d’arriver au départ sans blessures et sans soucis particuliers. Mon second objectif, si tous se passe bien et que je gère pas trop mal, c’est de faire ce que j’ai déjà été capable de faire une fois. Pas forcément mieux, juste ce que j’ai déjà fait car je sais que si j’ai été capable de le faire une fois, pourquoi pas deux ?
Les autres coureurs sont là pour la même chose que moi et cela nous permet de nous retrouver et de faire des kilomètres ensemble.
Avec ton expérience sur le
long, quel est le plus difficile à gérer sur un ultra, la gestion de l'effort, l'alimentation, la gestion du sommeil... ?
En fait il n’y a pas une chose en particulier, c'est tout un tas de petites choses de petits
réglages qui vont faire que …
L’ultra c’est de l’horlogerie Suisse... le moindre grain de sable dans la machine et tout s’arrête. C’est un ensemble qu’il faut apprendre à gérer par la pratique de courses plus courtes et l’acquisition d’expérience dans tous les secteurs de l’activité. Cela vous fait progresser mais c’est un long apprentissage et il faut prendre le temps si on ne veux pas louper une étapes essentielle…
Ton prochain objectif est le
Grand Raid de la Réunion, dans quel état d'esprit te trouves-tu pour préparer cette course après l'UTMB ?
Je vais aborder le GRR dans le même état d’esprits que l’UTMB. Avec beaucoup de détachement. Je vais là-bas car j’aime cette course, l’ile et les gens qui y vivent. Je vais tenter de me
faire plaisir le plus longtemps possible et découvrir le nouveau parcours…Je vais essayer d’aller sur la ligne de départ sans blessures et ensuite prendre du plaisir à courir avec les autres.
Plus je prendrais de plaisir et meilleur sera le résultat par rapport à mon état de forme du moment.
Pour moi c’est encore un grand mystère que d’enchaîner les deux ultra avec seulement six
semaines d'intervalle. Entre la récup , la remise en route et le maintiens de la forme. C’est Antoine le plus fort à ce petit jeu là !
C'est quoi, une semaine type d'entraînement pour Sébastien Chaigneau ?
Je n’est pas de semaine type et je fait en moyenne 4 à 5 séances par semaine pour ne pas non plus saturer. Je fais divers séance comme de la PMA, du Seuil fartleck et des côtes. Le truc classique
en fait.
Je pense que c’est dans le suivi et l’enchaînement de la saison qu’il faut regarder l'entrainement. Sur l’ensemble de celle si, regarder la progression de la charge et son organisation pour ne pas en faire trop ...mais assez pour progresser.
Quels conseils donnerais-tu à un coureur voulant se lancer dans l'ultra ?
Je n’ai qu’un conseil à donner. Prenez le temps de progresser et d’acquérir les différents secteurs et facteurs à gérer avant de faire plus long et plus dure.
Laissez à votre corps le temps d’assimiler et il vous le rendra bien. Dans le cas inverse il vous le ferra payer et pendant longtemps…
Quelles sont
les erreurs à éviter ?
Vouloir aller trop vite dans son évolution…
Merci Sébastien, on te souhaite toute la réussite que tu mérites pour la suite de la saison !
Merci à vous et faites-vous plaisir sans contraintes et sans limites….
crédits photos autorisé par Sebastien Chaigneau. photos provenant de son site.
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