Rémy : Saintélyon 2013

 

Contexte : La saison fut longue et bien remplie, mais il me reste encore cette dernière course avant de clôturer l’année. Ma situation personnelle (et surtout professionnelle) a fait que j’ai pu me préparer quasiment parfaitement pour cette dernière épreuve majeure du calendrier. La Grande course des Templiers, 6 semaines plus tôt, est parfaitement digérée et j’aborde cette épreuve atypique plein de motivation et d’ambitions.

 

Objectif : Niveau 2 : objectif important. Ayant pu réaliser parfaitement le programme que je m’étais concocté, j’espère donc pouvoir au minimum améliorer mon classement 2011 (21e). Mais, s’agissant d’une édition anniversaire (60ans) et la course instaurant désormais quelques primes aux premiers, je suppose que le niveau risque d’être un peu plus relevé cette année. Les semaines précédant l’épreuve, les différents sites internet n’annonçaient finalement pas un si gros plateau que ce que j’avais imaginé… il faut dire que la saison fut longue pour beaucoup. Du coup, je revois mes objectifs à la hausse en espérant pouvoir intégrer le Top15.

Mais la veille de l’épreuve, la course communique une liste de favoris avec les côtes correspondantes…. Et je me retrouve 58e dans ce classement. En l’épluchant un peu, je m’aperçois que finalement, il y aura pas mal de bons coureurs et qu’une place dans les 30 serait déjà pas si mal. Mais bon, on verra bien la course !

 

Déroulement :

Après un trajet convivial en compagnie de Seb, les 2 Manu et Pierre-Marie (que je découvrais enfin après plusieurs échanges par mail), nous arrivons, non sans-mal, au Palais des Sports de Gerland. Et oui, cette année, les dossards étaient à récupérer à Gerland, mais avec la fête des lumières, pas facile de circuler…

On achète rapidement notre ticket de navette (12€ !!! Et oui, malgré le prix conséquent de l’inscription (74€), il faut payer un supplément pour prendre la navette).

Petit passage obligatoire ensuite dans le « circuit coureur » : file d’attente -> dossard -> salon -> cadeau d’inscription. Puis en route pour la navette.

Arrivé dans le Parc Expo de St Etienne, on retrouve enfin l’ambiance unique de la Saintélyon : un grand camping improvisé. Pas mal de monde en duvet, avec des réchauds… certains dorment, d’autres mangent, d’autres s’habillent déjà….

Peu après, l’équipe de Nico, Jean et Stéphane nous rejoignent (leur équipe de 3 remportera l’épreuve, juste devant une autre équipe de potes Jonathan/Gaëtan/Maxime).

 

Et après un long moment d’attente conviviale à se préparer doucement, voici l’heure d’aller affronter le froid.

 

N’ayant pas pu obtenir de dossard préférentiel, je suis obligé de me rendre assez tôt et quasiment sans échauffement dans le sas de départ, afin d’être placé correctement au départ. Je suis d’ailleurs aux côtés de Jonathan qui passera son relais à Ste Catherine. On s’échauffe comme on peut en sautillant. Mickaël nous rejoint, il sera lui aussi en solo.

 

La musique retentit et quelques lanternes sont lâchées dans le ciel. L’ambiance est plutôt réussie. Puis, c’est le départ.

 

Portion : St Etienne - St Christo : 1h12'48 (47e, et 27e temps des arrivants sur cette portion)

Je m’élance et j’essaye rapidement de me mettre dans la bonne allure, de trouver le « juste effort », en faisant abstraction des coureurs qui m’entourent. Je me fais pas mal  dépasser le premier kilomètre, mais rapidement, je remonte progressivement. Le départ est très roulant, très large et plat. Ma montre indique une allure plutôt rapide entre 15 et 16km/h… mais je me sens bien à l’aise. Toutefois, j’essaye de rester prudent sur mon allure car je garde en tête que je n’ai pas pu faire d’échauffement minimum et que donc les muscles ne sont pas forcément tout à fait prêts pour forcer trop brusquement… Les kilomètres défilent et l’on s’extirpe de l’agglomération stéphanoise. Du coup, au 5e km, je me permets une première courte halte et je repars rapidement. Je reviens aussitôt aux côtés de Mickaël qui semble surpris de me voir là, et je poursuis ma remontée très progressive.

 

Le tracé commence petit à petit à monter, mais pour le moment, rien de méchant et je progresse toujours à bonne allure. Bientôt, voici la neige qui fait son apparition au sol. Ou plutôt la glace car cette neige est vraiment gelée et très dure.

 

Je passe au 10e km (à ma montre) en 43’30. Pas trop mal sachant que j’ai parcouru 280m+… mais bon, il en reste encore 65…

 

Dans les portions glacées, je suis très prudent et je n’hésite pas à ralentir un peu car je ne veux pas m’épuiser inutilement avec des appuis fuyants, qui pourraient en plus accélérer l’apparition de crampes sur la suite du parcours.

 

Les montagnes russes s’enchainent rapidement et me voilà déjà à St Christo, au 16e km. Je passe au ravito en 1h12’50, soit exactement 2 minutes plus rapide qu’en 2011 (la tête de course a été moins rapide d'1'). Je me sens bien (heureusement) et confiant pour la suite. Je recharge mon bidon, bois un verre et repars en mangeant une barre énergétique.

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Portion : St Christo- Ste Catherine : 1h14'11 (50e, et 40e temps des arrivants sur cette portion)

Ensuite, c’est une belle portion très glissante qui défile. Je suis prudent et à mes côtés, ça glisse de partout. Beaucoup de chutes, mais heureusement rien de grave. Je suis toujours assez prudent et je me concentre un maximum pour trouver les meilleures trajectoires possibles sur cette patinoire. Mais j’avoue que petit à petit, avec la luminosité de la frontale, je commence à saturer de devoir être autant concentré. De plus, les appuis un peu fuyants, les changements de direction brusques (pour trouver la meilleure adhérence) et le froid font que je commence à sentir les quadris un peu douloureux. Je pense que je paye un peu le manque d’échauffement et le départ un peu rapide.

 

Du coup, je relâche à peine ma vigilance et je me prends une grosse « gamelle » au 24e km. Je reste quelques instants au sol car j’ai vraiment bien volé et à vive allure. Heureusement ça semble aller. Je me relève et tente de repartir, mais aussitôt je me mets à marcher car mon genou, ma hanche et surtout mon coude sont bien douloureux (côté gauche). Je ne m’inquiète pas trop car je sens que ce n’est que le coup, mais il me faut patienter un peu que la douleur s’en aille. Je marche donc un peu et repars tranquillement.

 

Et forcément à présent, je suis encore plus vigilant dans les descentes glacées.

 

Les douleurs disparaissent peu à peu, au fur et à mesure que les hectomètres passent. Mais en montées, les quadris sont toujours douloureux… et j’ai même l’impression que ça se dégrade. Heureusement, sur plat et descente, ce n’est pas douloureux. Mais comme je suis à présent bien prudent en descente pour ne pas tomber à nouveau, je vois bien que je ne suis pas dans le bon rythme et que je perds quelques places.

 

Je poursuis sur cette allure “modérée”  jusqu’à Ste Catherine. Je m’y arrête brièvement pour refaire le plein de mon bidon. Je mange une barre et repars tranquillement. A la sortie du ravitaillement, j’aperçois Gaëtan qui m’encourage et m’accompagne un instant. Il m’informe un peu sur le déroulement de la bataille des relais à 3, entre les 2 équipes de l’ALE.

 

Il me laisse ensuite filer et j’espère vraiment que les annonces de terrain bien moins gelé à partir de là vont s’avérer exactes.

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Portion : Ste Catherine - St Genou : 1h13'39 (45e, et 39e temps des arrivants sur cette portion)

Je sais que même si mentalement on a l’impression d’être à la mi-course, ce n’est pas vraiment le cas puisqu’il reste encore plus de 45km alors que je n’en ai parcouru que 30. Du coup, je reste prudent sur mes allures, même si le terrain est un peu plus praticable.

Je sens que j’avance bien en descente et sur le plat, mais en revanche, mes quadris sont de plus en plus douloureux lors des ascensions. Et la montée du bois d’Arfeuille se profile bientôt.

Dès son entame, j’opte pour la marche, même si la pente n’est pas si raide qu’annoncée. Seulement, je préfère être prudent car je ne voudrais pas subir des crampes si loin de l’arrivée. Je marche donc sur un bon rythme et atteins le sommet relativement rapidement… ou en tout cas, plus vite que ce que je pensais. En haut une partie en léger faux plat permet de relancer un peu, mais je m’aperçois que mes quadris ne vont pas mieux… Et je commence à me poser pas mal de questions pour la suite… : est-ce que je continue comme ça ? est-ce que je ralenti ? est-ce que je m’arrête ?

 

Je décide de poursuivre de la sorte, en adoptant une allure assez réservée lors des ascensions et en déroulant sur le reste… d’autant que je sais que les ascensions vont se faire de plus en plus rares.


Portion : St Genou - Soucieu : 1h15'07 (38e, et 34e temps des arrivants sur cette portion)

Je profite d’ailleurs d’une longue descente pour retrouver un peu de motivation puisque je reprends quelques places facilement. Je vois bien que le fait de faire les ascensions en “sous-régime”, outre le fait de m’avoir fait perdre un peu de temps, m’a permis de m’économiser.

 

Je me sens de mieux en mieux et j’augmente donc sensiblement l’allure, mais en restant malgré tout prudent car l’arrivée est encore loin. J'attendrai d'arriver vers Soucieu pour être moins sur la réserve et dérouler sans réfléchir sur les 20 derniers km.

 

Les montées étant à présent plus rares, j’arrive à les passer sans trop de mal et je rejoins Soucieu à bonne allure.

 

J’y fais un ravitaillement assez rapide en rechargeant mon bidon. A la sortie du ravito, je retrouve un partenaire de club qui m’indique pour la première fois une estimation de classement en m’indiquant que j’étais environ 50-60e sur les ravitaillements précédents… il m’encourage aussi en me disant que j’ai la possibilité de reprendre encore quelques places.

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Portion : Soucieu - Beaunant : 1h15'07 (26e, et 18e temps des arrivants sur cette portion)

Et effectivement, en poursuivant à une allure assez soutenue (enfin, comme je peux), j’arrive rapidement à la hauteur d’un groupe de 2-3 coureurs que je dépasse rapidement. Je suis bien boosté par cette possible remontée au classement et je me donne sans retenue. Et petit à petit, je gagne encore quelques places.

 

Au village de Chaponost, je suis malheureusement contraint de m’arrêter car ma frontale n’a plus de pile. Heureusement, j’ai un jeu de piles de rechange avec moi et j’arrive à faire le remplacement assez rapidement… même si avec les doigts gelés, ce n’est pas forcément évident.

 

A la sortie de Chaponost, je regagne 2 places que j’avais perdues précédemment avec mon changement de piles. Ensuite, j’essaye de poursuivre mon effort mais je ne vois plus de frontale à l’horizon.

 

Portion : Beaunant - Gerland : 0h38'46 (25e, et 16e temps des arrivants sur cette portion)

Au ravitaillement de Beaunant, je m’y arrête brièvement. Je sais que l’arrivée est proche et qu’il ne reste qu’une difficulté à franchir : la célèbre montée de Ste Foy. Etant encore euphorique, je me dis que je pourrai probablement effectuer cette montée tout en courant, mais dès le début de l’ascension, je suis vite de retour à la réalité… et je marche.

Bon en revanche, je marche sur un très bon rythme. C’est déjà ça.

Je me retourne de temps en temps histoire de voir si une frontale reviens sur moi, et j’aperçois d’ailleurs une lueur qui tente de se rapprocher.  Je poursuis mon ascension sur un bon rythme de marche et une fois en haut, je retrouve une bonne allure de course, mais malgré tout la frontale qui me suit continue de se rapprocher… et finalement me rejoint.

Bon, il s’agit finalement d’un relais en la personne de Florian Racinet (vainqueur en duo mixte). Il me dépasse et m’encourage en me disant que si je poursuis à cette allure, je devrais grignoter encore quelques places.

 

Mais les écarts avec les coureurs qui me précèdent sont assez conséquents et je ne vois personne. J’ai beau poursuivre sur mon allure, je ne reprends pas d’autres coureurs solos sur ce nouveau tracé, bien plus direct qu’auparavant. Et c’est seulement à l’entrée du parc de Gerland que je retrouve un coureur. Je le dépasse en l’encourageant à s’accrocher à mon rythme, mais il ne semble pas pouvoir accélérer.

J’apprendrai à l’arrivée que ce coureur n’est autre que l’ancien double vainqueur de la Saintélyon : Jean-Franck Proietto.

 

Je passe devant un panneau “Arrivée à 2km” et j’essaye d’accélérer encore sensiblement, histoire de pouvoir finir sous les 6h45. Je finis ces 2 derniers km à environ 14km/h et franchis la ligne en 6h44’20.

A l’arrivée, j’apprends que je finis à la 25e place.

Sentiments partagés entre la satisfaction d’avoir fait une belle fin de course avec une belle remontée, et la déception de n’avoir pas réalisé une si belle course que ce que j’avais espéré. C’est sûr que j’avais moyen de faire un peu mieux, mais bon, vu le déroulement du jour, le résultat aurait pu être bien pire...

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Points positifs :

* Un résultat correct qui clôture une bonne saison.

* Une belle fin de course avec des jambes retrouvées et une bonne motivation.

* Un bon moment partagé avec pas mal d’amis et partenaires.

 

Points négatifs :

* Un départ probablement légèrement trop rapide, et effectué sans échauffement

* Vraiment pas à l’aise sur les parties verglacées et descendantes

* Un long passage de doute avec des quadris très douloureux (surtout en montées). Peut-être les conséquences de ce départ rapide et sans échauffements dans le froid.

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P
Salut Rémy,<br /> <br /> Chouette récit, une nouvelle fois.<br /> <br /> Excellente année 2014 à toi et ta famille. Plein de réussite pour tes projets professionnels et, évidemment, sportifs.<br /> A bientôt j'espère.<br /> <br /> PM
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M
Merci Rémy<br /> en fait de petites douleurs, 15 jours après elles se sont amplifiées et après une radio de contrôle, il a été constatée une fissure sur K7.<br /> Voilà des fêtes de fin d'année au grand repos.
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A
bonjour,<br /> récit de course toujours aussi fascinant, je sens la motivation et implication à chaque lecture ...<br /> bravo , 25eme est une belle perf , tu peux être satisfait de toi .<br /> c'est un régal => votre site et informations que vous divulguez quasi chaque jour ...moi, perso j’apprécie
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R
<br /> <br /> Merci beaucoup pour ton commentaire. Meilleurs voeux pour cette nouvelle année.<br /> <br /> <br /> <br />
M
Dommage pour ces quadris devenus durs acr avec la fin de course faite, tu avais surement les moyens de finr mieux au classement.<br /> Bravo pour le résultat et l'année écoulée avec un titre de champion par équipe à la clef.
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R
<br /> <br /> Merci Manu. J'espère que ta douleur récente se fait oublier...<br /> <br /> <br /> Passes un bon réveillon et à bientôt !<br /> <br /> <br /> <br />
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